Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Comme il le lui avait dit, dès les premiers jours il s’était épris d’elle, de sa beauté touchante, de sa grâce ingénue, de ses yeux tendres, de son âme douce qui se penchait sur les malades et qui semblait vous effleurer comme une caresse bienfaisante. Dès les premiers jours, le charme s’insinuait en lui et l’enveloppait à la fois. Sa voix le ranimait. Elle l’enchantait de son regard et de son parfum. Et cependant, bien qu’il se soumît à l’empire de cet amour, il éprouvait en même temps un immense besoin de se dévouer et de mettre sa force au service de cette créature menue et délicate qu’il sentait environnée de périls.

Et voilà que les événements lui donnaient raison, que ces périls se précisaient, et qu’il avait eu le bonheur d’arracher la jeune femme à l’étreinte de ses ennemis. Première bataille dont l’issue le réjouissait, mais qu’il ne pouvait croire terminée. Les attaques recommenceraient. Et déjà n’était-il pas en droit de se demander s’il n’y avait point corrélation étroite entre le