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Don Luis s’exprima ainsi :

— Le soir où, caché sur le balcon intérieur de la bibliothèque, vous assistiez au drame de l’hôtel Essarès, il y avait, sous vos yeux, deux hommes attachés par les complices, Essarès bey et Siméon Diodokis. Tous deux, à l’heure actuelle, sont morts. L’un était votre père. Parlons de l’autre, d’Essarès bey. Ce soir-là, sa situation était critique. Après avoir drainé l’or de la France pour le compte d’une puissance orientale, évidemment dirigée par l’Allemagne, il tentait d’escamoter le reliquat du milliard récolté. La Belle-Hélène, avertie par la pluie d’étincelles, venait de s’amarrer le long du chantier Berthou. Le transbordement devait se faire, la nuit, du tas de sable dans la péniche à moteur. Tout allait bien, lorsque, coup de théâtre imprévu, les complices, avertis par Siméon, firent irruption.

»  D’où la scène de chantage, la mort du colonel Fakhi, etc… et le sieur Essarès apprenait, du même coup, que les complices connaissaient sa machination et son projet d’escamoter l’or, et que le colonel Fakhi avait déposé une plainte contre lui entre les mains de la justice. Il était perdu. Que