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— Que dites-vous ? s’écria Patrice, interloqué. Votre arrestation ?

— Ou tout au moins ma comparution, l’examen de mes papiers, tout le diable et son train.

— Mais ce serait abominable !

— C’est légal, mon cher capitaine. Donc inclinons-nous.

— Mais…

— Mon capitaine, croyez bien que quelques petits ennuis de cette sorte ne m’enlèvent rien de la satisfaction entière que j’éprouve à rendre ce grand service à mon pays. Je voulais, pendant cette guerre, faire quelque chose pour la France et profiter largement du temps que je pouvais lui consacrer directement durant mon séjour. C’est fait. Et puis, j’ai une autre récompense… les quatre millions. Car maman Coralie m’inspire assez d’estime pour que je ne la croie pas capable de toucher à cet argent… qui lui appartient en réalité.

— Je me porte garant d’elle.

— Merci, et soyez sûr que le cadeau sera bien employé et que pas une parcelle n’en sera détournée pour d’autre but que la grandeur de mon pays et l’indispensable victoire. Donc, tout est en règle. Maintenant, j’ai encore quelques minutes à vous donner. Profitons-en. Déjà M. Desmalions rassemble ses hommes. Pour leur faciliter la tâche et éviter un scandale, descendons sur le contre-quai, devant le tas de sable. Là, il lui sera plus commode de me mettre la main au collet.

Ils descendirent, et tout en marchant, Patrice dit :