Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/340

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Voici l’ami dont je vous parlais, dit Patrice, qui eut cependant un peu de mal à reconnaître don Luis. Il m’a sauvé deux fois la vie, ainsi qu’à ma fiancée. Je réponds de lui.

M. Desmalions salua, et, tout de suite, don Luis prononça avec un léger accent :

— Monsieur, votre temps est précieux, le mien également, car je dois quitter Paris ce soir, et demain la France. Mes explications seront donc très courtes, d’autant plus courtes que vous avez suivi jusqu’ici les principales péripéties du drame qui s’est dénoué ce matin, et que le capitaine Belval vous mettra au courant de celles que vous pouvez ignorer encore. D’ailleurs, avec vos qualités professionnelles et votre sens très aigu de ces questions, vous éluciderez facilement les quelques points qui demeurent obscurs.

» Je ne vous dirai donc que l’essentiel, et tout d’abord ceci : notre pauvre Ya-Bon est mort. Oui, il est mort cette nuit, en luttant vaillamment contre l’ennemi. En outre, vous trouverez trois autres cadavres, celui de Grégoire — de son vrai nom Mme Mosgranem — dans cette péniche ; celui du