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— La porte est à gauche… Plus loin que cela… Tu ne trouves pas ? C’est curieux… Il faut te dépêcher pourtant… Ah ! on dirait que tu y es… Non ? Ah ! si je pouvais descendre ! mais il n’y a place que pour une personne.

Il y eut un silence. Puis, il reprit :

— Allonge-toi davantage… Bien… Tu peux remuer ?

— Oui, dit Patrice.

— Pas beaucoup, hein ?

— À peine.

— Eh bien, continue, mon garçon, s’écria le vieillard dans un éclat de rire.

Et se retirant vivement, d’un geste brusque, il fit tomber la barre de fer. Lourdement, avec une lenteur causée par le contrepoids, mais avec une force irrésistible, l’énorme bloc de pierre s’abattit.

Bien qu’engagé tout entier dans la terre remuée, Patrice, devant le péril, voulut se relever. Siméon avait saisi la barre de fer et lui en assena un coup sur la tête. Patrice poussa un cri et ne bougea plus. La pierre le recouvrit. Cela n’avait duré que quelques secondes.

— Tu vois, s’exclama Siméon, que j’ai bien fait de te séparer de ton camarade. Il ne serait pas tombé dans le panneau, lui ! Mais, tout de même, quelle comédie tu m’as fait jouer !

Siméon ne perdit plus un instant. Il savait que Patrice, blessé comme il devait l’être, affaibli par la posture à laquelle il était condamné, ne pourrait pas faire l’effort nécessaire pour soulever le couvercle de son tombeau. De ce côté donc, plus rien à craindre.