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l’honorable M. Siméon… pourvu que je ne m’éloigne pas. Cela te suffit-il, vieux Siméon ?

— Oui.

— Eh bien, entendez-vous tous les deux. Signez l’accord. L’honorable M. Siméon Diodokis, qui, lui, a toute confiance en son fils, va vous dire, mon capitaine, où est la cachette, et vous délivrerez maman Coralie.

— Mais vous ? vous ? grinça Patrice, exaspéré.

— Moi, je vais compléter ma petite enquête sur le présent et sur le passé, en visitant de nouveau la salle où vous avez failli mourir, mon capitaine. À tout à l’heure. Et, surtout, prenez bien vos garanties.

Et don Luis, allumant sa lampe de poche, pénétra dans le pavillon, puis dans l’atelier. Patrice vit les reflets électriques qui se jouaient sur le lambris, entre les fenêtres murées.

Aussitôt, l’officier revint vers Siméon, et, d’une voix impérieuse :

— Ça y est. Il est parti. Faisons vite.

— Tu es sûr qu’il n’écoute pas ?

— Absolument.

— Méfie-toi de lui, Patrice. Il veut prendre l’or et le garder.

Patrice s’impatienta.

— Ne perdons pas de temps, Coralie…

— Je t’ai dit que Coralie était vivante.

— Elle était vivante quand vous l’avez quittée, mais depuis…

— Ah ! depuis…

— Quoi ? Vous avez l’air de douter ?…

— On ne peut répondre de rien. C’était cette nuit, il y a cinq ou six heures, et je crains…

Patrice sentait que la sueur lui coulait dans le dos. Il eût tout donné pour entendre des paroles décisives, et, en même temps,