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» Il finit par se lever. Il se pencha sur l’autre cercueil, écarta le suaire et embrassa plusieurs fois le visage de la morte en murmurant : « Je te vengerai. Toute ma vie sera consacrée à te venger, et aussi, comme tu le voulais, à unir nos enfants. Si je ne me tue pas, c’est pour eux, pour Patrice et Coralie. Adieu. » Puis il me dit : « Aide-moi. » Alors, nous avons sorti la morte de sa bière et nous l’avons portée dans la petite chambre voisine. Puis, on a été dans le jardin, on a pris des grosses pierres, et on les a mises à la place des deux corps. Et, quand ce fut fini, je clouai les deux cercueils, et je partis après avoir réveillé la bonne sœur. Lui, s’était enfermé dans la chambre avec la morte. Au matin, les hommes des pompes funèbres venaient chercher les deux cercueils.

Patrice avait desserré ses mains, et sa tête convulsée se glissait entre don Luis et le concierge. Ses yeux hagards fixés sur le bonhomme, il marmotta :

— Les tombes, cependant ?… Cette inscription où il est dit que les deux morts reposent là, près du pavillon où eut lieu l’assassinat ?… Ce cimetière ?

— Armand Belval voulut qu’il en fût ain-