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Patrice ferma le livre. Don Luis expliqua :

— Les choses ont changé depuis, sans doute du fait d’Essarès bey. L’eau s’échappe autrement, et l’aqueduc servait à l’écoulement de l’or. En outre, le lit du fleuve a été resserré. Des quais ont été construits, sous lesquels passe la canalisation. Vous voyez, mon capitaine, que tout cela était facile à trouver, étant donné que ce livre me renseignait. Doctus cum libro.

— Oui, certes, mais encore fallait-il le lire, ce livre.

— Un hasard. Je l’ai déniché dans la chambre de Siméon et je l’ai mis dans ma poche, curieux de savoir les raisons pour lesquelles il le lisait.

Patrice s’écria :

— Eh ! c’est justement ainsi qu’il aura découvert, lui également, le secret d’Essarès bey, secret qu’il ignorait. Il a trouvé le livre parmi les papiers de son maître, et il s’est documenté de cette façon. Qu’en pensez-vous ? Non ? On croirait que vous n’êtes pas de mon avis ? Avez-vous quelque idée ?

Don Luis Perenna ne répondit pas. Il regardait le fleuve. Le long des quais et un peu à l’écart du chantier, il y avait une péniche amarrée, où il semblait qu’il n’y