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Siméon Diodokis, le 14 avril 1915.

Mais, comme il finissait d’écrire, il aperçut quelques mots de l’ancienne inscription, qu’il n’avait pas lus jusqu’ici parce qu’ils étaient, pour ainsi dire, placés en dehors, et qu’ils semblaient n’en point faire partie.

— Une allumette encore, prononça-t-il. Tu as vu ?… Il y a là des mots… les derniers sans doute que mon père ait écrits.

Elle alluma.

À la lueur vacillante, ils déchiffrèrent un certain nombre de lettres, mal formées, visiblement jetées à la hâte et qui composaient deux mots…

« Asphyxiés… Oxyde… »

L’allumette s’éteignit. Ils se relevèrent, silencieux. L’asphyxie… C’était de cette façon, ils le comprenaient, que leurs parents avaient péri et qu’eux-mêmes allaient périr. Mais ils ne saisissaient pas bien encore comment la chose se produirait. Le manque d’air ne serait jamais assez absolu pour les asphyxier, dans cette vaste pièce où la quantité d’air pourrait suffire durant des jours et des jours.

— À moins que, murmura Patrice, à moins que la qualité de cet air puisse être modifiée, et que, par conséquent…

Il s’arrêta, puis reprit :

— Oui… c’est cela… je me souviens…

Il dit à Coralie ce qu’il soupçonnait, ou plutôt ce qui s’adaptait si bien à la réalité que le doute n’était plus possible.