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pête… Coralie ne pouvait s’affranchir de ce regard qui pesait sur elle.

— Non, murmurait-elle en résistant, comme si elle eût peur que le projet de Patrice ne précipitât le dénouement redouté ; non, il ne faut pas…

Mais, plus résolu qu’elle, Patrice atteignait le but. Encore un effort et sa main touchait au revolver.

Il se décida rapidement. L’arme fut braquée d’un coup. La détonation retentit.

En haut, la tête disparut.

— Ah ! fit Coralie, vous avez eu tort, Patrice, il va se venger…

— Non… peut-être pas…, dit Patrice, le revolver au poing. Non, qui sait si je ne l’ai pas touché !… la balle a frappé le bord du châssis… Mais un ricochet peut-être, et alors…

Ils attendirent, la main dans la main, avec un peu d’espoir.

Espoir qui dura peu. Sur le toit le bruit recommença.

Puis, comme autrefois, et cela, vraiment, ils eurent l’impression de l’avoir déjà vu, comme autrefois quelque chose passa par l’ouverture, quelque chose qui descendait, qui se déroula au milieu de la pièce… une échelle… une échelle de corde… celle-là même que Patrice avait avisée dans le placard du vieux Siméon.

Comme autrefois, ils regardaient, et ils savaient si bien que tout recommençait et que les faits s’enchaînaient les uns aux autres avec une rigueur implacable, que leurs yeux cherchèrent aussitôt l’inévitable feuille qui devait être épinglée à l’échelon inférieur.

Elle s’y trouvait, formant comme un rouleau de papier. Elle était jaunie, sèche, usée.

C’était la feuille d’autrefois, écrite