Page:Leblanc - Le triangle d'or, paru dans Le Journal, du 20 mai au 26 juil 1917.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’unique découverte qui valût d’être notée consistait en un dessin sommaire, fait au crayon, derrière une commode : trois lignes qui se croisaient, formant un vaste triangle régulier. Au milieu de cette figure géométrique, un barbouillage effectué grossièrement, avec de l’or adhésif. Le triangle d’or ! Sauf cela, qui n’avançait en rien les recherches de M. Desmalions, aucun indice.

Patrice marcha directement sur le vieux et lui frappa sur l’épaule.

— Siméon, dit-il.

L’autre leva sur lui ses lunettes jaunes, et Patrice eut une envie soudaine de lui arracher cet obstacle de verre qui cachait les yeux du bonhomme et empêchait de pénétrer au fond de son âme et de ses souvenirs lointains.

Siméon se mit à rire stupidement.

- Ah ! songea Patrice, c’est là mon ami et l’ami de mon père. Il a aimé mon père, il a respecté ses volontés, il a été fidèle à sa mémoire, il lui a consacré une tombe sur laquelle il priait, il a juré de le venger. Et sa raison n’est plus.

Patrice sentit l’inutilité de toute parole. Mais si le son de la voix n’éveillait aucun écho dans le cerveau égaré, peut-être les