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nouard le contenu des coffres de la Banque Franco-Orientale, Essarès bey, le chauffeur de l’automobile et le nommé Grégoire faisaient passer par le soupirail dont les complices du colonel avaient parlé, un gros fil de fer que l’on retrouva. Le long de ce fil de fer glissaient des crochets, que l’on retrouva également, et auxquels on suspendait les sacs qui s’empilaient dès lors dans une grande cave exactement située sous la bibliothèque.

Inutile de dire tout ce que M. Desmalions et ses agents déployèrent d’ingéniosité, de minutie et de patience pour interroger tous les recoins de cette cave. Leurs efforts aboutirent tout au moins à savoir — et cela sans aucune espèce de doute — qu’elle n’offrait aucun secret, sauf le secret d’un escalier qui descendait de la bibliothèque et dont l’issue supérieure était fermée par une trappe que recouvrait le tapis. Outre le soupirail de la rue Raynouard, il y en avait un autre qui donnait sur le jardin, au niveau de la première terrasse. Ces deux ouvertures se barricadaient de l’intérieur, à l’aide de volets de fer très lourds, de sorte que des milliers et des milliers de rouleaux d’or avaient pu être entassés dans la cave jusqu’au moment de leur expédition.

- Mais comment cette expédition avait-elle lieu ? se demandait M. Desmalions. Mystère. Et pourquoi cette halte dans le sous-sol de la rue Raynouard ? Mystère également. Et puis voilà que Fakhi, Bournef et consorts affirment que cette fois il n’y a pas eu d’expédition, que l’or est ici, et qu’il suffit de chercher pour l’y découvrir. Nous avons cherché dans la maison. Reste le jardin. Cherchons de ce côté.

C’est un admirable vieux jardin qui faisait jadis partie du vaste domaine où,