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— Non, non…

— Tu es bien sûre ?

Il perdit ainsi trente à quarante secondes, allumant l’électricité, examinant la jeune femme, attendant avec angoisse qu’elle reprît toute sa conscience.

Et, seulement alors, il se jeta vers la fenêtre qu’il ouvrit toute grande et il enjamba le balcon. La pièce se trouvait au premier étage. Il y avait bien des treillis le long du mur. Mais, à cause de sa jambe, Patrice eut du mal à descendre.

En bas, il s’empêtra dans les barreaux d’une échelle renversée sur la terrasse. Puis il se heurta à des agents qui émergeaient de ce rez-de-chaussée, et dont l’un vociférait :

— J’ai vu une silhouette qui s’enfuyait par là.

— Par où ? demanda Patrice.

L’homme courait dans la direction de la petite ruelle. Patrice le suivit. Mais, à ce moment, du côté même de cette porte, il s’éleva des clameurs aiguës et le glapissement d’une voix qui râlait :

— Au secours !… Au secours !…

Lorsque Patrice arriva, l’agent promenait déjà sur le sol une lanterne électrique, et tous deux ils aperçurent une forme humaine qui se tordait dans un massif.

— La porte est ouverte, cria Patrice, l’agresseur s’est sauvé… Allez-y.

L’agent disparut dans la ruelle, et comme Ya-Bon survenait, Patrice lui ordonna :

— Au galop, Ya-Bon… Si l’agent monte la ruelle, descends. Au galop, moi, je m’occupe de la victime.