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main d’Essarès bey, ce papier barbouillé d’encre où l’on peut voir cependant quelques mots informes, écrits en hâte, dont les seuls à peu près lisibles sont ceux-ci : Triangle d’or. Que signifie ce triangle d’or ? En quoi se rapporte-t-il à notre affaire ? Pour l’instant, je n’en sais rien. J’imagine tout au plus que le chiffon de papier, comme le médaillon, a été arraché par Essarès bey à l’homme qui est mort ce matin à sept heures dix-neuf, et que, quand lui-même a été tué, à midi vingt-trois, il était en train de l’examiner.

— Oui, les choses ont dû se passer ainsi. Et vous voyez, monsieur, conclut Patrice, comme tous ces détails se relient les uns aux autres. Croyez bien qu’il n’y a qu’une affaire.

— Soit, dit M. Desmalions en se levant. Une seule affaire en deux parties. Poursuivez la seconde, mon capitaine. Je vous accorde que rien n’est plus étrange que cette découverte des photographies qui vous représentent, Mme Essarès et vous, sur un même album et sur un même médaillon. Il y a là un problème qui se pose, dont la solution nous amènera sans doute bien près de la vérité. À bientôt, mon capitaine. Et, encore une fois, usez de moi et de mes hommes.

Il serra la main de Patrice…

Patrice le retint.

— J’userai de vous, monsieur. Mais, n’est-ce pas dès maintenant qu’il faut prendre les précautions nécessaires ?

— Elles sont prises, mon capitaine. La maison n’est-elle pas occupée par nous ?

— Oui… oui… je le sais… mais tout de même… j’ai comme un pressentiment que ta journée ne s’achèvera pas… Rappelez-vous les étranges paroles du vieux Siméon…