Page:Leblanc - Le Chapelet rouge, paru dans Le Grand Écho du Nord, 1937.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Retenez cette réponse, monsieur le Juge d’instruction, M.  Debrioux était tête nue. Or, ce matin, au petit jour, comme j’explorais le parc minutieusement, surtout le côté droit qui, le soir, était resté dans l’ombre, puisque la lumière des ampoules ne l’atteignait pas, j’ai trouvé une casquette que j’ai reconnue.

— Comme vous appartenant ?

— Non. Tous les feutres et casquettes de chasse sont accrochés derrière l’office, précisément en haut de cet escalier de service qui vient du sous-sol. En passant, l’individu aura pris cette casquette.

— Pour quel motif ?

— Je l’ignore. Peut-être pour se travestir en cas de rencontre inopinée, et il l’aura jetée dans le parc, une fois son coup fait, c’est-à-dire à dix heures une ou deux minutes.

— Et vous l’avez ramassée ?

— Près d’un buisson sur les premières pentes des monticules, entre la première grotte où s’abritait Vanol et la seconde grotte où aboutit une bifurcation de l’avenue qui va d’ici à la rivière. Vanol, évidemment, ne pouvait ni voir ni entendre un individu passant près de ce buisson, mais — et c’est cela qui me déconcerte — Bernard, lui, devait le rencontrer puisqu’il se promenait entre la deuxième, la troisième et la quatrième grottes. »

Bernard s’étonna.

— Je ne comprends pas ton insistance, dit-il.

Christiane le regardait et regardait aussi Jean d’Orsacq. Elle non plus ne comprenait pas.

Bernard ajouta avec un vague sourire :

— L’individu a pu s’en débarrasser après mon passage, car à t’écouter, on pourrait croire que c’est moi qui me suis servi de cette casquette.

— Je ne dis pas ça. Ce qui me déconcerte, c’est qu’elle t’appartient, et que tu chassais hier avec.