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De toute son attention il scrutait les objets de la pièce et il se souvenait de la missive que Daubrecq avait écrite à Prasville : « À portée de ta main, mon bon ami… Tu l’as touché… Un peu plus… et ça y était… »

Rien ne semblait avoir bougé depuis ce jour. Les mêmes choses traînaient sur la table, des livres, des registres, une bouteille d’encre, une boîte à timbres, du tabac, des pipes, toutes choses qu’on avait fouillées et auscultées maintes et maintes fois.

— Ah ! le bougre, pensa Lupin, son affaire est rudement bien emmanchée ! Ça se tient comme un drame du bon faiseur.

Au fond, Lupin, tout en sachant exactement ce qu’il venait faire et comment il allait agir, n’ignorait pas ce que sa visite avait d’incertain et de hasardeux avec un adversaire d’une pareille force. Il se pouvait très bien que Daubrecq restât maître du champ de bataille et que la conversation prît une tournure absolument différente de celle que Lupin escomptait.

Et cette perspective n’était pas sans lui causer quelque irritation.