Page:Leblanc - Le Bouchon de cristal, paru dans Le Journal, 25-09 au 09-11-1912.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Non, patron. Un honnête homme, ça travaille, ça turbine, et moi c’est un goût que j’ai eu peut-être étant gamin, mais qu’on m’a fait passer.

— Qui, on ?

Gilbert se taisait. Il se taisait toujours quand on l’interrogeait sur les premières années de sa vie, et Lupin savait tout au plus qu’il était orphelin depuis son jeune âge et qu’il avait vécu de droite et de gauche, changeant de nom, accrochant son existence aux métiers les plus bizarres. Il y avait là tout un mystère que personne n’avait pu pénétrer, et il ne semblait pas que la justice fût en voie d’y parvenir.

Mais il ne semblait pas non plus que ce mystère fût pour elle une raison de s’attarder. Sous son nom de Gilbert ou sous tel autre nom, elle enverrait aux Assises le complice de Vaucheray et le frapperait avec la même rigueur inflexible.

— Pauvre gosse, répéta Lupin. Si on le poursuit comme ça, c’est bien à cause de moi. Ils ont peur d’une évasion, et ils se hâtent d’arriver au but, au verdict d’a-