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névitable… N’est-ce pas ? quand le sort s’acharne après vous, on finit par se décourager.

— Mais, remarqua Prasville, il m’avait semblé que votre dessein, en me quittant, était d’arracher à Daubrecq son secret coûte que coûte.

— Certes. Mais Daubrecq n’était pas à Paris.

— Ah !

— Non. Je le faisais voyager en automobile.

— Vous avez donc une automobile, monsieur Nicole ?

— À l’occasion, oui. Une vieille machine démodée, un vulgaire tacot. Il voyageait donc en automobile, ou plutôt sur le toit d’une automobile, au fond de la malle où je l’avais enfermé. Et l’automobile, hélas ! ne pouvait arriver qu’après l’exécution. Alors…

Prasville observa M. Nicole d’un air stupéfait, et, s’il avait pu conserver le moindre doute sur l’identité réelle du personnage, cette façon d’agir envers Daubrecq le lui eût enlevé. Bigre ! enfermer quelqu’un dans une malle et le jucher sur le haut d’une automobile !… Lupin seul se permettait ces fantaisies, et Lupin seul les confessait avec ce flegme ingénu !

— Alors, dit Prasville, qu’avez-vous décidé ?

— J’ai cherché un autre moyen.

— Lequel ?

— Mais, monsieur le secrétaire général, il me semble que vous le savez aussi bien que moi.

— Comment ?

— Dame ! n’assistiez-vous pas à l’exécution ?

— Oui.

— En ce cas, vous avez vu Vaucheray et le bourreau frappés tous les deux, l’un mortel-