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Ils arrivaient à l’adresse indiquée. Lupin sauta de voiture, escalada trois étages.

La bonne lui répondit que M. Vorenglade était absent et ne rentrerait que le lendemain pour dîner.

— Et vous ne savez pas où il est ?

— Monsieur est à Londres.

En remontant dans l’auto, Lupin ne prononça pas une parole. De son côté, Clarisse ne l’interrogea même point, tellement tout lui était devenu indifférent, et tellement la mort de son fils lui semblait une chose accomplie.

Ils se firent conduire jusqu’à la place Clichy. Au moment où Lupin rentrait chez lui, il fut croisé par deux individus qui sortaient de la loge de la concierge. Très absorbé, il ne les remarqua pas. C’étaient deux des inspecteurs de Prasville qui cernaient la maison.

— Pas de télégramme ? demanda-t-il à son domestique.

— Non, patron, répondit Achille.

— Aucune nouvelle de Le Ballu et de Grognard ?

— Non, aucune, patron.

— C’est tout naturel, dit-il en s’adressant d’un ton dégagé à Clarisse. Il n’est que sept heures, et nous ne pouvons pas compter sur eux avant huit ou neuf heures. Prasville attendra, voilà tout. Je vais lui téléphoner d’attendre.

La communication finie, il raccrochait le récepteur lorsqu’il entendit derrière lui un gémissement. Debout près de la table, Clarisse lisait un journal du soir.

Elle porta la main à son cœur, vacilla et tomba.

— Achille, Achille, cria Lupin, appelant son domestique… Aidez-moi donc à la mettre sur ce lit… Et puis va chercher la fiole, dans le placard, la fiole numéro quatre, celle du narcotique.