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San-Remo, hôtel-palace des Ambassadeurs. — Clarisse. »

La dépêche portait la date de la veille.

— Crebleu ! s’exclama Lupin, ils ont passé par Monte-Carlo. Il fallait que l’un de nous restât de faction à la gare ! J’y ai pensé, mais, au milieu de cette bousculade…

Lupin et ses amis sautèrent dans le premier train qui s’en allait vers l’Italie.

À midi, ils traversèrent la frontière.

À midi quarante, ils entraient en gare de San-Remo.

Aussitôt ils apercevaient un portier dont la casquette galonnée offrait cette inscription : « Ambassadeurs Palace » et qui semblait chercher quelqu’un parmi les arrivants.

Lupin s’approcha de lui.

— Vous cherchez M. Le Ballu, n’est-ce pas ?

— Oui… M. Le Ballu et deux messieurs…

— De la part d’une dame, n’est-ce pas ?

— Oui, Mme Mergy.

— Elle est dans votre hôtel ?

— Non. Elle n’est pas descendue du train. Elle m’a fait signe de venir, m’a donné le signalement de ces trois messieurs et m’a dit « Vous les préviendrez que l’on va jusqu’à Gênes… Hôtel Continental. »

— Elle était seule ?

— Oui.

Lupin congédia cet homme après l’avoir rémunéré, puis, se tournant vers ses amis :

— Nous sommes aujourd’hui samedi. Si l’exécution a lieu lundi, rien à faire. Mais, le lundi, c’est peu probable… Donc il faut que cette nuit, j’aie mis la main sur Daubrecq, et que lundi je sois à Paris, avec le document. C’est notre dernière chance. Courons-la.