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M. de Trébons avertit aussitôt M. Le Corbier. Celui-ci, conduit par l’officier allemand, se dirigea vers la route, tandis que M. de Trébons introduisait les Morestal.

La tente, de proportions assez vastes, était meublée de quelques chaises et d’une table, sur laquelle se trouvaient les dossiers de l’affaire. On voyait encore, à la page ouverte, la signature maladroite de Saboureux et la croix que le père Poussière avait tracée.

Ils s’asseyaient quand un bruit de voix attira leur attention et, par l’entrebâillement que laissait la portière, ils avisèrent un personnage en tenue de général, haut de taille, très maigre, l’air d’un oiseau de proie, mais de belle allure dans sa longue tunique noire. La main sur la poignée de son sabre, il arpentait la route en compagnie du sous-secrétaire d’État.

Morestal dit à voix basse :

— Le statthalter… ils se sont déjà rencontrés, il y a une heure.

Ils disparurent tous deux à l’extrémité de la Butte, revinrent ensuite et, cette fois, gênés sans doute par le voisinage