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on supposer qu’il attendait de ces entretiens autre chose que des indications ?

Enfin, un matin, Raoul, qui jusqu’ici n’avait pu entendre plusieurs coups de téléphone reçus par lord Bakefield dans une pièce plus lointaine de son appartement, réussit à saisir la fin d’une communication : « C’est convenu, monsieur. Rendez-vous dans le jardin de l’hôtel aujourd’hui à trois heures. L’argent sera prêt et mon secrétaire vous le remettra en échange des quatre lettres dont vous parlez… »

— Quatre lettres… de l’argent… se dit Raoul. Cela m’a tout l’air d’une tentative de chantage… Et, dans ce cas, le maître chanteur ne serait-il pas le sieur Guillaume, lequel doit évidemment rôder aux environs, et qui, complice de miss Bakefield, essaie aujourd’hui de monnayer sa correspondance avec elle ?

Les réflexions de Raoul l’affermirent dans cette explication qui jetait pleine lumière sur les actes de Marescal. Appelé sans doute par lord Bakefield, que Guillaume avait menacé, le commissaire tendait une embuscade où le jeune malfaiteur devait fatalement tomber. Soit. De cela Raoul ne pouvait que se réjouir. Mais la demoiselle aux yeux verts était-elle dans la combinaison ?

Ce jour-là, lord Bakefield retint le commissaire à déjeuner. Le repas fini, ils gagnèrent le jardin et en firent plusieurs fois le tour tout en causant avec animation. À deux heures trois quarts, le policier rentra