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du jardin fermée d’une grille dont elle a la clef.

» Fixez la date (en marge une note au crayon bleu précisait : vingt-huit avril) et prévenez-moi, afin qu’on se rencontre dans le même hôtel.

 » Signé : G.

» Post-scriptum. — Mes renseignements au sujet de la grande énigme dont je vous ai parlé sont toujours assez vagues. S’agit-il d’un trésor considérable, d’un secret scientifique ? Je ne sais rien encore. Le voyage que je prépare sera donc décisif. Combien votre intervention sera utile alors !… »

Jusqu’à nouvel ordre, Raoul négligea ce post-scriptum assez bizarre. C’était là, selon une expression qu’il affectionnait, un de ces maquis où l’on ne peut pénétrer qu’à force de suppositions et d’interprétations dangereuses. Tandis que le cambriolage de la villa B !…

Ce cambriolage prenait peu à peu pour lui un intérêt particulier. Il y songea beaucoup. Hors-d’œuvre certes. Mais il y a des hors-d’œuvre qui valent un mets substantiel. Et puisque Raoul roulait vers le Midi, c’eût été manquer à tout que de négliger une si belle occasion.

En gare de Marseille, la nuit suivante, Raoul dégringola de son wagon de marchandises et prit place dans un express d’où il descendit à Nice, le matin du mercredi 28 avril, après avoir allégé un brave bourgeois de quelques billets de banque qui lui permirent d’acheter une valise, des vêtements, du linge et de