Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/244

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle murmura :

— J’aimerais vous remercier. Mais je ne sais comment. Je vous dois trop pour m’acquitter jamais.

Il lui dit :

— Souriez, demoiselle aux yeux verts, et regardez-moi.

Elle sourit et le regarda.

— Vous êtes quitte, dit-il.

À deux heures trois quarts, la musique des cloches recommença et le bourdon de la cathédrale vint se cogner à l’angle des falaises.

— Rien que de très logique, expliqua Raoul, et le phénomène est connu dans toute la région. Quand le vent descend du nord-est, c’est-à-dire de Clermont-Ferrand, la disposition acoustique des lieux fait qu’un grand courant d’air entraîne toutes ces rumeurs par un chemin obligatoire qui serpente entre des remparts montagneux et qui aboutit à la surface du lac. C’est fatal, c’est mathématique. Les cloches de toutes les églises de Clermont-Ferrand et le bourdon de sa cathédrale ne peuvent faire autrement que de venir chanter ici, comme elles font en ce moment…

Elle hocha la tête.

— Non, dit-elle, ce n’est pas cela. Votre explication ne me satisfait pas.

— Vous en avez une autre ?

— La véritable.

— Qui consiste ?

— À croire fermement que c’est vous qui m’amenez ici le son de ces cloches pour me rendre toutes mes impressions d’enfant.

— Je puis donc tout ?