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amis, associés et complices. Dois-je te livrer à Marescal ?… Toi, Guillaume, tu dois savoir que ta mère m’a vendu tous ses secrets contre la forte somme, et à condition que tu ne serais pas inquiété. J’ai promis pour le passé. Mais, si tu recommences, ma promesse ne tient plus. Dois-je te casser l’autre bras et te livrer à Marescal ?

Guillaume, interloqué, eût voulu tourner bride. Mais Jodot se rebiffa.

— Bref, le trésor pour vous, voilà, ce qu’il y a de plus clair ?

Raoul haussa les épaules.

— Tu crois donc au trésor, camarade ?

— J’y crois comme vous. Voilà près de vingt ans que je travaille là-dessus et j’en ai assez de toutes vos manigances pour me le souffler.

— Te le souffler ! Faudrait d’abord que tu saches où il est et ce que c’est.

— Je ne sais rien… et vous non plus, pas plus que Brégeac. Mais la petite sait. Et voilà pourquoi…

— Veux-tu qu’on partage ? dit Raoul en riant.

— Pas la peine. Je saurai bien prendre ma part tout seul, et ma bonne part. Et tant pis pour ceux qui me gênent : j’ai plus d’atouts dans les mains que vous ne croyez. Bonsoir, vous êtes averti.

Raoul les regarda filer. L’incident l’ennuyait. Que diable venait faire ce carnassier de mauvais augure ?

— Bah ! dit-il, s’il veut courir après l’auto pendant quatre cents kilomètres, je vais lui mener un de ces petits trains !…

Le lendemain, à midi, Aurélie se