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femme du ministre lui annonçait les dernières décisions prises, entre autres l’arrestation d’Aurélie, fixée au lendemain 12 juillet, à trois heures du soir.

— Pauvre demoiselle aux yeux verts pensa Raoul. Aura-t-elle confiance en moi, envers et contre tous, comme je le lui ai demandé ? N’est-ce pas encore des larmes et de l’angoisse pour elle ?

Il dormit tranquillement, comme un grand capitaine à la veille du combat. À huit heures, il se leva. La journée décisive commençait.

Or, vers midi, comme la bonne qui le servait, sa vieille nourrice Victoire, rentrait par la porte de service avec son filet de provisions, six hommes, postés dans l’escalier, pénétrèrent de force dans la cuisine.

— Votre patron est là ? fit l’un d’eux brutalement. Allons, ouste, pas la peine de mentir. Je suis le commissaire Marescal et j’ai un mandat contre lui.

Livide, tremblante, elle murmura :

— Dans son bureau.

— Conduisez-nous.

Il appliqua sa main sur la bouche de Victoire pour qu’elle ne pût avertir son maître, et on la fit marcher le long d’un corridor au bout duquel elle désigna une pièce.

L’adversaire n’eut pas le temps de se mettre en garde. Il fut empoigné, renversé, attaché, et expédié ainsi qu’un colis. Marescal lui jeta simplement :

— Vous êtes le chef des bandits du rapide. Votre nom, Raoul de Limésy.

Et, s’adressant à ses hommes :

— Au dépôt. Voici le mandat. Et de la discrétion, hein ! Pas un mot