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Il se tut assez longtemps, puis reprit :

— On pourrait peut-être essayer autre part et pousser jusqu’au terrain vague, derrière la maison, au cas où ils auraient jeté la bouteille là, avant le coup du rapide. C’est une cachette en plein air qui en vaut une autre. Si Brégeac a fouillé la cave, il n’aura pas pensé au dehors. Vas-y et cherche. Je t’attends.

Raoul n’écouta pas davantage. Il avait réfléchi et commençait à comprendre, depuis que Jodot avait parlé de la cave. Cette cave devait s’étendre d’un point à l’autre de la maison, avec un soupirail sur la rue, et un autre sur l’autre façade. La communication était aisée par cette voie.

Vivement, il monta au premier étage dont une des chambres dominait le terrain vague, et, tout de suite, il constata la justesse de sa supposition. Au milieu d’un espace non construit, où se dressait une pancarte avec ces mots « À vendre », parmi des amas de ferrailles, des tonnes démolies, et des bouteilles cassées, un petit bonhomme de sept ou huit ans, chétif, d’une minceur incroyable sous le maillot gris qui lui collait au corps, cherchait, se faufilait, et se glissait avec une agilité d’écureuil.

Le cercle de ses investigations qui semblaient avoir pour but unique la découverte d’une bouteille se trouvait singulièrement rétréci. Si Jodot ne s’était pas trompé, l’opération devait être brève. Elle le fut. Après dix minutes, ayant écarté quelques vieilles caisses, l’enfant se