Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un instant plus tard, quand elle regagna la salle d’été, une dépêche à la main, elle était bouleversée.

— C’est de mon beau-père, dit-elle.

— Brégeac ?

— Oui.

— Il vous rappelle ?

— Il sera là d’un moment à l’autre !

— Pourquoi ?

— Il m’emmène.

— Impossible !

— Tenez…

Il lut deux lignes, datées de Bordeaux :

« Arriverai quatre heures. Repartirons aussitôt. Brégeac. »

Raoul réfléchit et demanda :

— Vous lui aviez donc écrit que vous étiez ici ?

— Non, mais il y venait jadis au moment des vacances, et il se sera renseigné.

— Et votre intention ?

— Que puis-je faire ?

— Refusez de le suivre.

— La supérieure ne consentirait pas à me garder.

— Alors, insinua Raoul, partez d’ici dès maintenant.

— Comment ?

Il montra le coin de la terrasse, la forêt…

Elle protesta :

— Partir ! m’évader de ce couvent comme une coupable ? Non, non, ce serait trop de chagrin pour toutes ces pauvres femmes, qui m’aiment comme une fille, comme la meilleure de leurs filles ! Non, cela, jamais !

Elle était très lasse. Elle s’assit