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Il n’y eut même pas de progression dans le rapprochement. L’intervalle s’abolit en quelque sorte d’un coup. Et il arriva que, subitement, la voiture de Raoul se trouva placée devant l’autre, qu’elle la contraignit à ralentir au risque de tout casser, et qu’elle l’immobilisa, en l’espace de cinquante mètres sur le bord de la route.

En avant, en arrière, personne.

— À nous deux ! cria Jérôme Helmas en sautant à terre.

Déjà, Félicien surgissait, par la portière également. Au milieu de la chaussée, Rolande était descendue, toute chancelante.

Jérôme, qui courait d’abord au combat, se mit à marcher pesamment, comme un boxeur qui prépare une attaque.

Félicien ne bougeait pas.

La jeune fille voulut se jeter entre eux. Raoul d’Averny s’interposa et la saisit aux épaules.

— Restez là.

Elle voulut se dégager.

— Mais non ! Ils vont se battre.

— Et après ?

— Je ne veux pas. Il va le tuer.

— Soyez tranquille… Je veux savoir…

— C’est abominable… Laissez-moi…

— Non, dit Raoul, je veux savoir s’il aura peur…

Rolande se tordait dans ses bras,