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Ce n’est qu’au bout de deux heures que le monsieur redescendit, soutenu par Rolande. Elle avait les yeux rouges et la figure bouleversée.

— Alors, Rolande, votre mariage… à quel date ?

Elle riposta nettement, comme si elle prenait une décision soudaine.

— Douze jours. Le temps de publier les bans.

— Soyez heureuse, Rolande.

Il l’embrassa sur le front, tandis qu’elle pleurait, puis elle se dégagea doucement et le mena jusqu’à la porte.

— J’aurais pu vous accompagner ? dit-elle.

— Non, la gare n’est pas loin. Je préfère y aller seul. À bientôt, Rolande. Je serais si heureux de vous voir chez moi ! Vous me l’avez promis. Mais ne tardez pas trop, Rolande.

Il ne se retourna point. Rolande le suivit du regard, referma la porte et rentra pensivement au studio. Sans attendre, Raoul était sorti par la salle à manger et quittait la villa des Clématites avec l’intention de suivre l’inconnu et de recueillir quelque renseignement. Mais il l’aperçut aussitôt dans l’avenue, qui s’appuyait au bras d’un domestique en tenue de chauffeur. Près de la route Nationale, une auto de maître stationnait. Le chauffeur l’y fit monter et ils partirent. Raoul ne put que constater que l’auto était