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M. Félicien est arrivé ? demanda-t-il au jardinier.

— Il y a un quart d’heure, monsieur.

— En bonne santé ?

M. Félicien semblait assez agité. Il s’est enfermé tout de suite dans le pavillon.

— Bizarre… murmura d’Averny.

Il courut au pavillon.

La porte était verrouillée.

Inquiet, il fit le tour, secoua la fenêtre de sa chambre, ne put l’ouvrir et prêta l’oreille.

À l’intérieur, s’élevaient des gémissements.

Il cassa une des vitres et tourna l’espagnolette. Puis il enjamba d’un bond, écartant les rideaux dans son élan.

Félicien était agenouillé contre une chaise, la tête basse, et plaquait sur son cou un mouchoir taché de sang.

Par terre, près de lui, un revolver.

— Blessé ! s’écria Raoul.

Le jeune homme essaya de répondre, mais s’évanouit.

Raoul s’agenouilla vivement, écouta le cœur, examina la blessure, mania le revolver et se dit :

— Il a voulu se tuer. Mais son bras a tremblé et ce ne sera pas très grave.

Tout en le soignant, il regardait le pâle visage de Félicien et la foule des questions montait à ses lèvres : « Es-tu mon fils et le fils de Claire d’Étigues ? Es-tu un voleur et un criminel, complice des deux bandits morts ? Et pourquoi as-tu voulu te tuer, malheureux ? »