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— Non, non, je n’ai pas dit cela, fit M. Gaverel de plus en plus irrité. Pourquoi voulez-vous qu’il y ait des billets ? Non… Des lettres… des documents inestimables pour moi.

— Bref ?

— Bref, un petit sac de toile grise, voilà ce que je réclame, la justice n’a qu’à chercher un petit sac de toile grise.

— Quoi qu’il en soit, dit Raoul après un long silence, la preuve est faite. Au cours de l’avant-dernière nuit, un cambrioleur, le vieux Barthélemy, s’est introduit dans cette maison. À force de recherches, il a fait main basse sur le sac. Comment repartir ? Par le vestibule et la porte de l’avenue extérieure ? Non, en plein jour, il risquerait d’être surpris. Alors, il ouvre cette porte-fenêtre, pensant bien que, dans le jardin d’une maison inhabitée, il n’y aura personne, et qu’il pourra utiliser l’issue du potager. Or, c’est le moment précis où Élisabeth Gaverel arrive des Clématites. La rencontre est inopinée. La jeune fille pousse un cri, qui fut vaguement entendu des Clématites. Que se produit-il alors ? Le cambrioleur se précipite vers elle. Elle veut s’enfuir. Le choc a lieu sur les marches. Nous savons le reste.

De nouveau, l’inspecteur Goussot leva les épaules.

— Fort possible… mais je n’étais pas là.

— Moi non plus…

— Par conséquent, rien ne démontre que les choses se soient passées de la sorte, c’est-à-dire que le sieur Barthélemy n’ait pas lui-même préparé l’attentat dont Mlle Gaverel a été la victime.

— Rien ne le démontre, en effet, avoua Raoul.