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« D’un coup de poing à la figure, m’a dit M. Helmas, j’ai mis mon adversaire en fuite, alors que j’étais déjà blessé. » Réponse catégorique, n’est-ce pas, monsieur ? Or, j’ai examiné le second blessé : il ne porte aucune trace de coups, ni sur la figure ni ailleurs. Donc… »

À son tour, Raoul d’Averny s’inclina :

— Parfaitement raisonné, dit-il.

Mais le juge d’instruction, M. Rousselain, à qui le personnage plaisait, lui demanda :

— Vous n’avez pas d’autre observation à nous communiquer, monsieur ?

— Oh ! pas grand-chose. Et je craindrais d’abuser…

— Parlez, parlez… je vous en prie. Nous sommes en face d’une affaire qui paraît inextricable et le moindre petit pas en avant peut avoir son importance. Nous vous écoutons…

— Eh bien, fit Raoul d’Averny, la cause qui a précipité Élisabeth Gaverel dans l’eau, lorsqu’elle fut assaillie, est, sans contestation, n’est-ce pas ? l’effondrement des marches en bois. Je les ai examinées, ces marches démolies. Elles étaient soutenues par deux pieux assez forts enfoncés dans l’étang. Or, ces pieux ont cédé sous la poussée pour la bonne raison que tous deux avaient été sciés récemment aux trois quarts.

Un faible gémissement accueillit ces paroles. Rolande avait quitté le studio en s’appuyant au bras de Félicien Charles. Debout, toute chancelante, elle écoutait les paroles de M. d’Averny.

— Est-ce possible ? balbutia-t-elle.

L’inspecteur Goussot s’était élancé jusqu’aux marches. Il ramassa l’un des pieux que M. d’Averny avait remonté sur la berge, et le rapporta en disant :