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Mais à quoi bon ces menaces et ces injures ? Elle se rendit compte tout à coup que Jérôme n’écoutait pas.

Il regardait à terre, les yeux vagues, et l’on sentait que, pris dans les mailles serrées de l’accusation, confondu de voir toute l’affaire exposée dans sa réalité, et lui-même démasqué, il renonçait à se défendre.

Relevant la tête, il murmura :

— Et après ?

— Après ?

— Oui, tes intentions ? Tu m’accuses, soit, mais comptes-tu me dénoncer ?

— Oui, la lettre est écrite.

— Envoyée ?

— Non.

— Quand le sera-t-elle ?

— Dans l’après-midi.

— Dans l’après-midi ? Oui, fit-il avec amertume, pour me donner le temps de déguerpir à l’étranger.

Au bout d’un instant, il objecta :

— Pourquoi me dénoncer ? Tu crois que tu n’es pas suffisamment vengée en me chassant de ta vie ? Était-ce la peine de te faire aimer de moi si tu ajoutes encore à mon désespoir ?…

— Et Félicien n’est-il pas soupçonné, traqué ? Comment le sauver lui qui est innocent, si le coupable n’est pas dénoncé ? Et puis je veux