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L’AIGUILLE CREUSE

brigadier… pour sûr ils ont laissé des traces… on les retrouvera.

— Et je ne serai pas fâché, ajouta M. de Gesvres, de savoir la raison de cette attaque. Mettre le feu à des bottes de paille me paraît bien inutile.

— Venez avec moi, Monsieur le comte… la raison, je vais peut-être vous la dire.

Ensemble ils arrivaient aux ruines du cloître. Le brigadier appela :

— Lecanu ?… Fossier ?…

D’autres gendarmes cherchaient déjà leurs camarades laissés en faction. On finit par les découvrir à l’entrée de la petite porte. Ils étaient étendus à terre, ficelés, bâillonnés, un bandeau sur les yeux.

— Monsieur le comte, murmura le brigadier tandis qu’on les délivrait, Monsieur le comte, nous avons été joués comme des enfants.

— En quoi ?

— Les coups de feu… l’attaque… l’incendie… tout cela des blagues pour nous attirer là-bas… Une diversion… Pendant ce temps, on ligotait nos deux hommes et l’affaire était faite.

— Quelle affaire ?

— L’enlèvement du blessé, parbleu !

— Allons donc, vous croyez ?