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L’AIGUILLE CREUSE
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Le jour commençait à baisser. Cependant Beautrelet reconnut Herlock Sholmès. La femme était âgée. Des cheveux blancs encadraient son visage livide.

Ils approchaient tous les quatre.

Ils atteignaient la barrière. Sholmès ouvrit un battant.

Alors Lupin s’avança et se planta devant lui.

Le choc parut d’autant plus effroyable qu’il fut silencieux, presque solennel.

Longtemps les deux ennemis se mesurèrent du regard. Une haine égale convulsait leurs visages. Ils ne bougeaient pas.

Lupin prononça avec un calme terrifiant :

— Ordonne à tes hommes de laisser cette femme.

— Non.

On eût pu croire que l’un et l’autre ils redoutaient d’engager la lutte suprême et que l’un et l’autre ils ramassaient toutes leurs forces. Et plus de paroles inutiles cette fois, plus de provocations railleuses. Le silence, un silence de mort.

Folle d’angoisse, Raymonde attendait l’issue du duel. Beautrelet lui avait saisi le bras et la maintenait immobile.

Au bout d’un instant, Lupin répéta :