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L’AIGUILLE CREUSE
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le temps… Charolais, tu es là ?… Ah ! bien… Le bateau ?

Charolais répondit :

— Le bateau est prêt.

— Allume, fit Lupin.

Au bout d’un instant le bruit d’un moteur crépita, et Beautrelet dont le regard s’habituait peu à peu aux demi-ténèbres, finit par se rendre compte qu’ils se trouvaient sur une sorte de quai, au bord de l’eau, et que, devant eux, flottait un canot.

— Un canot automobile, dit Lupin, complétant les observations de Beautrelet. Hein, tout ça t’épate, mon vieil Isidore… Tu ne comprends pas ?… Comme l’eau que tu vois n’est autre que l’eau de la mer qui s’infiltre à chaque marée dans cette excavation, il en résulte que j’ai là une petite rade invisible et sûre…

— Mais fermée, objecta Beautrelet. Personne ne peut y entrer, et personne en sortir.

— Si, moi, fit Lupin, et je vais te le prouver.

Il commença par conduire Raymonde, puis revint chercher Beautrelet. Celui-ci hésita.

— Tu as peur ? dit Lupin.

— De quoi ?

— D’être coulé à fond par le torpilleur ?

— Non.