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L’AIGUILLE CREUSE
7

— Non, Victor, il se relève… descendez l’escalier, et filez sur la petite porte. Il ne peut se sauver que par là.

Victor se hâta, mais avant même qu’il ne fût dans le parc, l’homme était retombé. Raymonde appela l’autre domestique.

— Albert, vous le voyez là-bas ? près de la grande arcade ?…

— Oui, il rampe dans l’herbe… il est fichu…

— Surveillez-le d’ici.

— Pas moyen qu’il échappe. À droite des ruines, c’est la pelouse découverte…

— Et Victor garde la porte à gauche, dit-elle en reprenant son fusil.

— N’y allez pas, Mademoiselle !

— Si, si, dit-elle, l’accent résolu, les gestes saccadés, laissez-moi… il me reste une cartouche… S’il bouge…

Elle sortit. Un instant après, Albert la vit qui se dirigeait vers les ruines. Il lui cria de la fenêtre :

— Il s’est traîné derrière l’arcade. Je ne le vois plus… attention, Mademoiselle…

Raymonde fit le tour de l’ancien cloître pour couper toute retraite à l’homme, et bientôt Albert la perdit de vue. Au bout de quelques minutes, ne la revoyant pas, il s’inquiéta,