Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
189

— Voulez-vous toujours de moi ?

— Si je veux !

— Eh bien ! je vous accompagne. Oui, l’expédition me tente. Je crois qu’on ne s’ennuiera pas, et ça m’amuse d’être mêlé à tout cela… Et puis, mon concours ne vous sera pas inutile. Tenez, voici déjà un début de collaboration.

Il montra une grosse clef toute rugueuse de rouille et d’aspect vénérable.

— Et cette clef ouvre ?… demanda Beautrelet.

— Une petite poterne dissimulée entre deux contreforts, abandonnée depuis des siècles, et que je n’ai même pas cru devoir indiquer à mon locataire. Elle donne sur la campagne, précisément à la lisière du bois…

Beautrelet l’interrompit brusquement.

— Ils la connaissent, cette issue. C’est évidemment par là que l’individu que je suivais a pénétré dans le parc. Allons, la partie est belle, et nous la gagnerons. Mais fichtre, il s’agit de jouer serré !

… Deux jours après, au pas d’un cheval famélique, arrivait à Crozant une roulotte de bohémiens que son conducteur obtint l’autorisation de remiser au bout du village, sous un ancien hangar déserté. Outre le conducteur,