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L’AIGUILLE CREUSE

gestes, elle pansa la blessure avec son mouchoir pour éviter les marques que le sang laisserait. Puis, se servant de la clef qu’il lui donne, elle ouvre la porte de la chapelle. Il entre, soutenu par la jeune fille. Elle referme, s’éloigne. Albert arrive.

« Si l’on avait visité la chapelle à ce moment, ou tout au moins durant les minutes qui suivirent, Lupin, n’ayant pas eu le temps de retrouver ses forces, de lever la dalle et de disparaître par l’escalier de la crypte, Lupin était pris… Mais cette visite n’eut lieu que six heures plus tard, et de la façon la plus superficielle. Lupin est sauvé et sauvé par qui ? par celle qui faillit le tuer.

« Désormais, qu’elle le veuille ou non, Mlle de Saint-Véran est sa complice. Non seulement elle ne peut plus le livrer, mais il faut qu’elle continue son œuvre, sans quoi le blessé périra dans l’asile où elle a contribué à le cacher. Et elle continue.

« D’ailleurs si son instinct de femme lui rend la tâche obligatoire, il la lui rend également facile. Elle a toutes les finesses, elle prévoit tout. C’est elle qui donne au juge d’instruction un faux signalement d’Arsène Lupin (qu’on se rappelle la divergence d’opinion des deux cousines à cet égard). C’est elle, évidemment, qui,