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L’AIGUILLE CREUSE

— La paix ! chacun chez soi, dans son domaine.

— C’est-à-dire, vous, libre de cambrioler à votre aise, et moi, libre de retourner à mes études.

— À vos études… à ce que vous voudrez… cela ne me regarde pas… Mais, vous me laisserez la paix… je veux la paix…

— En quoi puis-je la troubler maintenant ?

Lupin lui saisit la main avec violence.

— Vous le savez bien ! Ne feignez pas de ne pas le savoir. Vous êtes actuellement possesseur d’un secret auquel j’attache la plus haute importance. Ce secret, vous étiez en droit de le deviner, mais vous n’avez aucun titre à le rendre public.

— Êtes-vous sûr que je le connaisse ?

— Vous le connaissez, j’en suis sûr : jour par jour, heure par heure, j’ai suivi la marche de votre pensée et les progrès de votre enquête. À l’instant même où Brédoux vous a frappé, vous alliez tout dire. Par sollicitude pour votre père, vous avez ensuite retardé vos révélations. Mais aujourd’hui elles sont promises au journal que voici. L’article est prêt. Dans une heure il sera composé. Demain il paraît.

— C’est juste.