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L’AIGUILLE CREUSE
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il fallait que la situation fût quelque peu exceptionnelle.

Au bout d’un instant, il revint, et s’effaça devant un jeune homme, mince, grand, et très pâle de visage.

Sans une parole, avec une certaine solennité dans les gestes qui me troublait, Lupin alluma toutes les lampes électriques. La pièce fut inondée de lumière. Alors les deux hommes se regardèrent, profondément, comme si, de tout l’effort de leurs yeux ardents, ils essayaient de pénétrer l’un dans l’autre.

C’était un spectacle impressionnant que de les voir ainsi, graves et silencieux. Mais qui donc pouvait être ce nouveau venu ?

Au moment même où j’étais sur le point de le deviner, par la ressemblance qu’il offrait avec une photographie récemment publiée, Lupin se tourna vers moi :

— Mon cher ami, je vous présente M. Isidore Beautrelet.

Et aussitôt, s’adressant au jeune homme :

— J’ai à vous remercier, monsieur Beautrelet, d’abord d’avoir bien voulu, sur une lettre de moi, retarder vos révélations jusqu’après cette entrevue, et ensuite de m’avoir accordé cette entrevue avec tant de bonne grâce.

Beautrelet sourit.