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L’HOMME AUX DENTS D’OR

« Je prends Dieu à témoin que les dents étaient à gauche.

— À droite !

— À gauche !

— Allons, pas de dispute, dit Barnett en les prenant à part tous les deux. Somme toute, monsieur le curé, que demandez-vous ?

— Une explication qui me donne toute certitude.

— Sans quoi ?

— Sans quoi, je m’adresse à la justice, comme c’eût été mon devoir dès le début. Si cet homme n’est pas coupable, nous n’avons pas le droit de le retenir. Or, les dents en or de mon agresseur étaient à gauche.

— À droite ! proféra Béchoux.

— À gauche ! insista l’abbé.

— Ni à droite ni à gauche, déclara Barnett, qui s’amusait follement. Monsieur le curé, je vous livrerai le coupable demain matin, ici, à neuf heures, et il vous indiquera lui-même où sont les objets précieux. Vous passerez la nuit dans ce fauteuil, le baron dans cet autre fauteuil, et M. Vernisson dans celui-ci, attaché. À huit heures trois quarts, tu me réveilleras, Béchoux. Pain grillé, chocolat, œufs à la coque, etc… »

En fin de journée on vit Jim Barnett un peu partout. On le vit qui examinait, une à une, les tombes du cimetière, qui visitait la chambre du curé. On le vit à la poste, où il téléphonait. On le vit à l’auberge Hippolyte, où il dîna en compagnie du patron. On le vit sur la route et dans les champs.

Il ne rentra qu’à deux heures du matin. Le baron et