Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
L’AGENCE BARNETT ET Cie

tantôt les péripéties de la soirée. Votre mari est convoqué. Vous également. Je vous supplie de rester calme quoi qu’il arrive, et presque indifférente. »

Elle murmura :

« Puis-je espérer ?…

— Je n’en sais rien moi-même. Comme je vous l’ai dit, je joue la partie « sur votre conviction », c’est-à-dire sur l’innocence de M. Fougeraie. Cette innocence, je tâcherai de la prouver par la démonstration d’une hypothèse possible. Mais ce sera dur. En admettant même que j’aie mis la main sur la vérité, comme je le crois, elle peut se dérober jusqu’au dernier moment, n’est-ce pas, Béchoux ?

Le procureur de la République et le juge d’instruction qui avaient poursuivi les enquêtes étaient des magistrats consciencieux, qui ne s’en rapportaient qu’aux faits et ne cherchaient pas à les interpréter selon des opinions préalables.

« Avec ceux-là, dit Béchoux, je ne crains pas que vous entriez en conflit et que vous fassiez de l’ironie facile, Barnett. Ils m’ont donné fort aimablement toute latitude pour agir à ma guise… ou plutôt à la vôtre, ne l’oubliez pas.

— Inspecteur Béchoux, répliqua Barnett, je ne fais d’ironie que quand je suis sûr de la victoire. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. »

Beaucoup de monde emplissait la troisième salle. Les magistrats s’entretenaient de leur côté, au seuil même de la rotonde, où ils entrèrent et d’où ils ressortirent après un moment. Le groupe des industriels attendait. Des