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L’AGENCE BARNETT ET Cie

— Ces personnes n’ont pu se tromper ?

— Non. Leurs témoignages concordent absolument entre eux. Ce sont des industriels connus, des gens pondérés qui savent ce qu’ils disent et qui pèsent le poids de leurs paroles.

— Bien. Maintenant droit au but maintenant, Béchoux. L’enquête a révélé ?…

— A révélé, répondit Béchoux, que Paul Erstein avait été frappé à la tempe avec un instrument contondant qui avait dû l’abattre d’un seul coup. Ici, aucune trace de lutte, sauf la montre de Paul Erstein brisée à quatre heures cinquante-cinq, c’est-à-dire vingt minutes après le départ des joueurs. Aucune trace de vol : bague et billets de banque, rien n’avait disparu. Enfin, aucune trace de l’agresseur, qui n’avait pu ni entrer ni sortir par l’antichambre, puisque Joseph n’avait pas quitté son poste.

— Alors, dit Barnett, pas la moindre piste ?

Béchoux hésita et déclara :

« Si, une piste et même fort sérieuse. L’après-midi, un de mes collègues de Rouen fit remarquer au juge que le balcon de cette pièce se trouvait à très peu de distance d’un balcon situé au troisième étage de l’immeuble voisin. Le Parquet se transporta dans cet immeuble, dont le troisième étage est habité par l’ingénieur Fougeraie. Il était absent depuis le matin. Mme Fougeraie conduisit les magistrats dans la chambre de son mari. Le balcon de cette chambre est contigu à celui de la rotonde. Regardez, Barnett. »

Barnett s’approcha et dit :

« Un mètre vingt environ. Facile à franchir. Mais rien ne prouve qu’on l’ait franchi.