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L’AGENCE BARNETT ET Cie

qu’elle saisit vivement, et dont les trois rangs se déroulèrent autour de son poignet.

M. Barnett se mit à rire.

« Vous voilà plus tranquille, madame la baronne. Ah ! c’est que les cambrioleurs sont si adroits, si audacieux ! Il faut se méfier, madame la baronne, car vraiment, c’est une bien jolie pièce, et je comprends qu’on vous l’ait volée. »

Elle protesta.

« Mais il n’y a pas eu de vol. Si tant est qu’on ait voulu s’en emparer, l’entreprise a échoué.

— Croyez-vous, madame la baronne ?

— Si je le crois ! Mais puisque le voici ! Puisque je l’ai entre les mains ! Une chose volée disparaît. Or, le voici. »

Il rectifia paisiblement :

« Voici un collier. Mais êtes-vous sûre que ce soit votre collier ? Êtes-vous sûre que celui-ci ait une valeur quelconque ?

— Comment ! fit-elle exaspérée. Mais il n’y a pas quinze jours que mon bijoutier l’estimait un demi-million.

— Quinze jours… c’est-à-dire cinq jours avant la nuit… Mais actuellement ?… Remarquez que je ne sais rien… Je ne l’ai pas expertisé, moi… Je suppose simplement… Et je vous demande si aucun soupçon ne se mêle à votre certitude ? »

Valérie ne bougeait plus. De quel soupçon parlait-il ? À propos de quoi ? Une anxiété confuse montait en elle, suscitée par l’insistance vraiment pénible de son interlocuteur. Au creux de ses mains ouvertes, elle soupesait la masse des perles amoncelées, et voilà que cette masse