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BÉCHOUX ARRÊTE JIM BARNETT

Tout de suite la bataille s’engagea, ardente et haineuse de la part du mari, non moins ardente peut-être du côté de la justice, que stimulaient certains ministres intéressés à la perte du député Desroques. L’enlèvement ne faisait aucun doute, puisque Jean Desroques était vêtu de bleu et coiffé d’une cape noire comme l’agresseur de Christiane Véraldy. Quant à l’assassinat, le témoignage des paysans était catégorique ils avaient vu le bras de l’homme qui poussait la femme. La levée de l’immunité parlementaire fut demandée.

L’attitude de Jean Desroques donnait à l’accusation une force singulière. Sans détours, il avoua le rapt et la séquestration. Mais il opposa un démenti absolu au témoignage des paysans. Selon lui, Mme Véraldy avait sauté d’elle-même hors de la voiture, et il avait fait l’impossible pour la retenir.

Sur les motifs de ce suicide, sur les circonstances de l’enlèvement, sur ce qui s’était passé durant les deux jours de l’absence, sur les régions parcourues, sur les péripéties qui avaient précédé le dénouement tragique, il se tut obstinément. On ne put établir où et comment il avait connu Mme Véraldy, et même si elle le connaissait, puisque le financier Véraldy n’avait jamais eu l’occasion de lui serrer la main.

Si on le pressait de questions, il répondait :

« Je n’ai rien de plus à dire. Croyez ce que vous voudrez. Faites de moi ce qu’il vous plaira. Quoi qu’il arrive, je ne dirai rien. »

Et il ne se présenta pas devant la commission de la Chambre des députés.

Le lendemain, lorsque les agents de la police, parmi