Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
L’AGENCE BARNETT ET Cie

Avoue que j’ai été chic ! Pas un sou de bénéfice dans l’affaire ! Aucun de ces prélèvements qui t’affligent ! Mais, d’un autre côté, quelle récompense si je garde ton estime !…

L’après-midi, Béchoux, résolu à rompre toute relation avec Barnett, se dirigea vers l’agence de la rue de Laborde.

Elle était close et barrée d’une affiche :

Fermée pour cause de flirt.
Réouverture après la lune de miel.

« Que diable cela veut-il dire ? » grogna Béchoux, non sans une inquiétude secrète.

Il courut chez Olga. Porte close également. Il courut aux Folies-Bergère. Là on lui annonça que la grande artiste avait payé un dédit important et venait de partir en voyage.

« Crénom de crénom ! bredouilla Béchoux quand il fut dans la rue. Est-ce que ce serait possible ? À défaut d’un prélèvement en argent, aurait-il profité de sa victoire, et s’est-il permis de séduire… ? »

Épouvantable soupçon ! Détresse sans pareille ! Comment savoir ? Ou plutôt, comment agir pour ne pas savoir et pour ne pas acquérir une certitude que Béchoux craignait plus que tout ?

Mais, hélas ! Barnett ne lâchait pas sa proie. Et, à diverses reprises, Béchoux reçut des cartes postales illustrées et annotées avec un enthousiasme délirant :