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L’AGENCE BARNETT ET Cie

« À ce soir, au théâtre, madame Olga.

— Tu ne m’attends donc pas aujourd’hui, Del Prego ? Tu m’y aurais conduite, puisque maman est absente.

— Pas possible, madame Olga. J’ai une séance avant de dîner. »

Il se dirigea vers la sortie, mais il dut s’arrêter. Barnett se trouvait entre la porte et lui.

« Quelques mots seulement, cher monsieur, dit Barnett, puisque le hasard favorable me met en votre présence.

— Je regrette vivement ; mais…

— Dois-je me présenter encore ? Jim Barnett, détective privé de l’Agence Barnett et Cie, un ami de Béchoux. »

Del Prego fit un pas en avant : « Toutes mes excuses, monsieur, mais je suis un peu pressé.

— Oh ! une minute, pas davantage, le temps de faire appel à vos souvenirs.

— À propos de quoi ?

— À propos d’un certain Turc…

— Un Turc ?

— Oui, qui s’appelle Ben-Vali. »

Le professeur hocha la tête et répondit :

« Ben-Vali ? Je n’ai jamais entendu ce nom.

— Peut-être celui d’un certain Avernoff vous serait-il connu ?

— Pas davantage. Quels étaient ces messieurs ?

— Deux assassins. »

Il y eut un court silence, puis Del Prego dit en riant : « Ce sont des sortes de personnages que je n’aime pas beaucoup fréquenter.

— On prétend, au contraire, dit Barnett, que vous connaissiez ceux-là intimement. »