— Et elle a réussi ?
— Oui, elle chante.
— À l’Opéra ?
— Aux Folies-Bergère.
— Son nom ?
— Olga Vaubant.
— La chanteuse-acrobate ?
— Oui. »
Jim Barnett exprima son enthousiasme.
« Toutes mes félicitations, Béchoux ! Olga Vaubant est une véritable artiste, qui a trouvé, avec ses chansons « disloquées » une formule nouvelle. Son dernier numéro, chanté la tête en bas : « Isidore… m’adore. Mais c’est Jaime… que j’aime » vous donne le frisson du grand art.
— Je te remercie. Tiens, voilà ce que je reçois d’elle, dit Béchoux en lisant un pneumatique griffonné au crayon et daté du matin même.
On a volé ma chambre à coucher. Ma pauvre mère presque assassinée. Viens. — Olga.
— Presque est une trouvaille ! » dit Barnett.
Béchoux reprit :
« Aussitôt j’ai téléphoné à la Préfecture où l’affaire est déjà connue et j’ai obtenu d’être adjoint à ceux de mes collègues qui sont sur les lieux.
— Et qu’est-ce que tu crains ? demanda Barnett.
— De la revoir, dit Béchoux d’un ton piteux.
— Tu l’aimes toujours ?
— Quand je la vois, ça me reprend… J’ai la gorge serrée… Je bafouille… Tu imagines une enquête dans ces conditions ? Je ne ferais que des bêtises.